Frederic Sanchez : cartographie sonore

FREDERIC SANCHEZ

CARTOGRAPHIE SONORE

1/
Ocean Music 1968 – Walter De Maria – Drums and Nature
2/
Le condamné à mort – Jean Genet & André Almuro – Le condamné à mort
3/
Quatre Gnossiennes (lent) – Erik Satie – Pièces pour Guitare
4/
Jean Baudrillard with the chance band – Suicide moi
5/
bang bank – Martin kippenberger – Greatest Hits
6/
Dancing in the Carmen – People Like Us & Ergo Phizmiz – Rhapsody In Glue
7/
Quatre Gnossiennes (lent) – Erik Satie – Pièces pour Guitare
8/
Robbe-Grillet – Aspen – 40 Kbits
9/
Hisnia & hernia – Anthony J. Gnazzo – Big Ego
10/
Ja, Ja, Ja, Nee, Nee, Nee(Für Erwachsene) – Martin Kippenberger – Greatest Hits
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ECOUTER
Première diffusion le Jeudi 22 avril 2010


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ENTRETIEN
Frédéric Sanchez, Dominique Balaÿ avril 2010

Vos premiers chocs musicaux ?
Mon premier choc musical, le disque des Beatles « Abbey Road », date de mes six ans. Je l’ai adoré surtout la deuxième face avec les titres qui s’enchaînent les uns après les autres comme une mélodie continue, infinie.
Puis il y a eu l’Album Blanc et en particulier le morceau Revolution 9, véritable chaos sonore constitué de boucles, de bandes jouées à l’envers, de musiques et de voix parlées étranges.
Ensuite je me suis surtout intéressé à la production autant pour la sonorité que pour le coté visuel du disque. Mes dieux se nommaient Brian Eno, Steve Lillywhite, Martin Hannet, Gilles Martin, Chris Thomas, Tony Visconti.
La musique est elle ce à quoi vous attachez le plus d’importance dans la dimension sonore ?
Non, ce qui retient mon attention c’est l’ensemble qui aboutit au disque. Plus que la musique, c’est l’univers qui s’en dégage. Voilà pourquoi je m’intéresse plus à la production qu’à la musique elle-même.
Votre rapport à la compilation, à la sélection ?
Pour moi la création d’une playliste est entièrement suggérée par l’idée de raconter une histoire. J’ai toujours aimé les albums conçu comme des livres : les concepts albums comme « La mort d’Orion » de Gérard Manset, « Berlin » de Lou Reed ou « Melody Nelson » de Serge Gainsbourg, les disques avec des personnages comme chez David Bowie ou un fil conducteur fort comme « In the court of the Crimson King » de King Crimson.
Qu’est ce qui a guidé votre choix pour cette playliste que vous livrez aux auditeurs de webSYNradio ?
Dans cette playliste, on pourrait y voir une autobiographie qui raconte un parcours individuel. Ce sont des titres qui se rapportent souvent à des évènements personnels et à mon rapport avec différents médiums (la mode, l’art contemporain et la littérature) qui sont à la base de mon travail.
Comment intégrez vous la commande dans votre travail, comme une contrainte, une stimulation, une nécessité ?
Comme une stimulation. Quand j’ai commencé à travailler sur les bandes sonores des défilés, c’était un véritable travail de création et de rencontres qui existe sans doute moins aujourd’hui. Je reviens toujours à cette idée de raconter une histoire et c’était bien le propos des défilés. De même mon travail actuel (cf. les pièces sonores que j’ai réalisées au Louvre ou à la galerie Serge Le borgne) est dans le même esprit. Utiliser le son comme un médium afin que le visiteur se transporte lui-même à travers une histoire.
Vous sentez vous partie prenante d’une filière ou d’une profession ?

Je me sens plutôt comme un franc tireur et je suis assez circonspect sur la place du son dans les lieux, notamment les lieux publics. S’il fallait en effet une plus grande reconnaissance de la place du son dans l’espace, il ne faudrait pas tomber dans le même travers que pour les images. Il y a déjà beaucoup de son partout, mais peu de gens se pose la question de sa pertinence.
Pouvez vous nous expliquer ce que représente pour vous la collaboration avec d’autres artistes ?
Toutes les collaborations que j’ai faites sont des rencontres mais toutes les rencontres n’ont pas abouti à des collaborations. En fait, comme vous l’avez noté, j’en ai réalisé très peu sans doute parce que je ne les sollicite pas et qu’elle sont dues au hasard et au désir de travailler ensemble sur un projet.
La production vous intéresse t-elle ? Pourriez-vous développer une activité de producteur/éditeur ?
La production quand elle est liée à un travail de direction artistique – comme on l’entend dans les pays anglo-saxons – est l’une des choses qui m’intéresse le plus. Cependant je ne me vois pas, de loin, faire ce travail moi-même.
Dans votre travail, vous avez eu l’occasion de croiser le marché à de nombreuses reprises 
et d’entretenir des relations privilégiées avec des marques : quelle différence faites-vous entre un contexte d’installation dans une galerie d’art et une commande pour une marque ?
Il y a une véritable différence entre la réalisation d’une pièce pour un musée ou une galerie et une commande. Une œuvre sonore n’engage que moi tandis que le travail que je réalise avec les marques entraîne certaines contraintes. Cependant la contrainte peut parfois aboutir à des réalisations extrêmement créatives. Sinon, je ne vois pas de différence entre mon travail en Europe et à New York. J’aime surtout avoir en face de moi des personnalités fortes.
Le texte présentant votre exposition “une utile illusion” qui s’est tenu récemment à la galerie Serge le Borgne met en avant la notion de continuité dans votre travail. Pouvez vous nous en dire plus sur cette notion : l’appliquez vous au matériau sonore lui même ?
Je parle de continuité parce que le travail que je réalise maintenant est le même que celui que je faisais dès le début. Que ce soit pour la mode, l’art ou tout autre médium, j’ai toujours eu la même relation avec le son. Cette idée de raconter une histoire. Une propension à penser que le son est intimement lié à l’environnement et aux émotions. Emmener les gens quelque part pour ensuite les laisser se perdre dans leurs propres rêves.
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ELEMENTS
Frédéric Sanchez est né en 1966. Il travaille le son depuis 1988. Ses premières créations sont pour la Mode : il conçoit les bandes sonores des défilés happenings du créateur belge Martin Margiela. Aujourd’hui Miuccia Prada, Marc Jacobs et Jean-Paul Gaultier, entre autres, font appel à lui pour illustrer leurs défilés d’images sonores.
Depuis 1998, il collabore avec des artistes et travaille à la conception d’œuvres indépendantes. Il conçoit également l’environnement sonore d’espaces publics. Il intervient aussi comme arrangeur musical.

INSTALLATIONS
« une utile illusion »
Installation sonore – Galerie Cent8 Serge Leborgne – Paris – 2010
« Gainsbourg, artista, cantor, poeta etc… »
Commissaire – SESC – Sao Paulo – 2009
« Gainsbourg 2008 »
Commissaire – Cité de la Musique – Paris – 2008
« Castles In The Air »
Permutations 40 Artistes – 01 Musée Vide – Valence – 2008
« Castles In The Air »
Installation sonore – Galerie Cent’8 Serge Leborgne – Paris – 2007
« Console »
Performance sonore – FIAC – Grand Palais – Paris – 2005
« Ondes visibles »
Installation sonore – Réouverture de la Nef du Grand Palais – Paris – 2005
« La Salamandre »
Installation sonore – Exposition « Contrepoint » – Musée du Louvre – Paris – 2004
« Barca sua » et « E la nave va »
Créations musicales – Fondation du Musée d’Art Contemporain Grand Duc Jean – Biennale d’art
contemporain – Venise – 2001
« Bal(l)ade »
Promenade virtuelle et sonore – Fondation du Musée d’Art Contemporain Grand Duc Jean
Luxembourg – 2001
Creative Time in the Anchorage: Exposition Meaning in Fashion Through Presentation
Installation sonore – New York – 1999
++ site de Frédéric Sanchez

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